dimanche 15 août 2010

Leurre et agent du leurre

"La France que j'aime est une France ouverte et accueillante, une France généreuse et fraternelle, et (...), pour qu'elle le reste, il ne faut pas que l'immigration soit ressentie comme une menace sur son identité.

La France que j'aime, la France en laquelle je crois, ce n'est pas une France immobile, ce n'est pas une France enfermée dans son passé, prisonnière de son histoire. C'est une France ouverte, ouverte sur les autres, ouverte sur le monde, ouverte sur l'avenir. C'est une France qui évolue. C'est une France qui vit avec son temps. C'est une France à laquelle chacun apporte sa contribution. C'est une France que chaque histoire personnelle, chaque destin particulier contribue à enrichir, à transformer.

La France éternelle, ce n'est pas pour moi la France éternellement identique à elle-même. C'est la France qui ne meurt pas mais qui se métamorphose tous les jours.

C'est la France dont le visage change imperceptiblement à chaque fois que parmi les Français apparaît un nouveau visage. Il faut respecter l'identité de ceux qui viennent mais ceux-ci doivent respecter l'identité du pays qui va devenir leur.

La France éternelle, c'est la France dont l'esprit est plein de tout ce qui dans le monde a apporté quelque chose à l'idée d'humanité.

C'est la France qui accueille avec ferveur, depuis toujours, l'héritage de toutes les civilisations.

C'est la France dont Jaurès disait qu'elle "n'est pas résumée dans une époque ni dans un jour, ni dans le jour d'il y a des siècles, ni dans le jour d'hier, mais qui est tout entière dans la succession de ses jours, de ses siècles, de ses aurores, de ses crépuscules".

Mais cette France qui n'est jamais tout à fait la même, ne cesse jamais en réalité d'être fidèle à elle-même, à sa promesse de civilisation, au pressentiment de son unité, à son exigence d'égalité, à son amour de la liberté, à son besoin de fraternité qui sont dans sa pensée depuis son premier jour, par-delà les vicissitudes de l'histoire.

"

Ces belles phrases datent du 13 mars 2007. Elles ont été prononcées à Besançon par Nicolas Sarkozy. Faut-il les prendre comme une excuse pour ceux qui l'ont cru et lui ont donné une de leurs 18 983 138 voix le 6 mai ? On comprend que certains se sentent bernés s'ils étaient sincères : il y avait bien leurre et tromperie.

Mais avec l'agent du leurre, nous en avons encore pour 18 mois à avoir honte - voire pire.

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2 commentaires:

  1. Il y a un bout de temps que la honte monte, en ce moment elle grimpe à toute vitesse. Merci Fanchon pour tes articles et les nombreux liens à tous éplucher pour en faire une soupe hélas sarkoziquement mortelle.

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  2. si au moins tous ceux qui courent à la soupe pouvaient s'y noyer...

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