mardi 22 mars 2011

égarement de la Droite dans la valse des étiquettes

C'est dès jeudi que la présidente de région Poitou-Charentes, en campagne pour soutenir une candidate socialiste de la Vienne, avait prévu la comptabilité du ministre de l'Intérieur dimanche soir.
Les médias faisaient rire en signalant les acrobaties typographiques et langagières des candidats UMP : si lourde à porter était cette étiquette, qu'ils essayaient de se la décoller pour leurs campagnes locales ! Quand on est un notable au pays, on fait partie de la "majorité départementale" qui a encore un peu de crédit, on devient "DVD : divers droite", voire "SE : sans étiquette" ; même si l'on cumule augustement un grand mandat  de parlementaire législateur - député ou sénateur - on se refait tout petit parmi les siens, pour garder leurs voix.
Problème : l'annonce des résultats du premier tour !
Ils vont donc devoir assumer au second tour, comme le prédit ici Ségolène Royal :


Deuxième problème plus grave : leur Président-Qui-Fait-Honte-À-Ses-Troupes les a entraînés vers un camp qui n'est plus celui de la démocratie.
Dans ce camp-là, il y avait depuis 35 ans un vieux chef qui faisait honte à la France ; c'est une cheffe aujourd'hui. Et maligne (vous connaissez les femmes !) elle a changé l'étiquette du pot de confiture de Papa, pour afficher ses idées un peu modernisées dans une devanture plus moderne.

Même des candidats recrutés n'importe comment, à la façon du parti "chrétien" en île-de-France aux régionales, risquent maintenant de devenir conseillers généraux, alors qu'ils avaient juste donné leurs noms, pour la cause, sans même savoir. La campagne leur avait épargné de se montrer, de plaider pour leur élection, et les affiches au-dessus de leur nom de candidats (homme ou femme) montraient la tête de la blonde Cheffe si avenante. Mais elle ne pourra siéger dans tous les cantons, la Cheffe ! Car ces inconnus pourraient bien arriver à être élus, même à 93 ans, dans un tel contexte...

Entre l'étiquette UMP si lourde à porter qu'elle en est tombée bien bas, et celle du FN que la démocratie et la République récusent, les électeurs de gauche n'auront pas toujours le choix dimanche prochain.

Malgré toutes les misères de son opposition nationale, l'étiquette PS a gardé sa dignité dans les départements et les régions. Le parti socialiste qu'on appelle "parti d'élus" a au moins ce mérite aujourd'hui de bien "gérer" : il faut bien que quelqu'un sache gérer, dans une situation de crise !
Les candidats socialistes pourront donc, avec les autres partis de la Gauche, donner une chance à la démocratie et à la République : face au label blond, les bulletins de vote seront de gauche.

C'est alors qu'apparaît à droite un troisième problème : il faudra choisir entre le Très-droit Front et le Front dit républicain, de gauche.
La valse des étiquettes a fait tourner la tête des "responsables" UMP au point qu'ils n'arrivent plus à retrouver leurs esprits ! Voter à gauche ?! comment imaginer une horreur pareille ?

Inutile de leur rappeler que dans une situation comparable, les électeurs de gauche s'étaient mobilisés en masse pour dire NON ! La claque du 21 avril 2002 et l'échec de Lionel Jospin les avaient aussi secoués, mais pas au point de renoncer.
Certains, ne pouvant s'y résoudre, avaient voté blanc, ou mis dans l'urne - une deuxième fois dérisoire - le bulletin LJ du 1er tour, donc nul. Mais après des rassemblements massifs de 1er mai, des protestations de jeunes, la gauche avait voté Chirac. (utilité nulle pour lui, qui n'en avait même pas conscience, mais on n'avait pas d'illusions...)

Peut-être la gauche est-elle finalement la plus attachée aux symboles ?
Voter symboliquement contre, est-ce plus facile que de ne pas voter pour une droite extrême ? extrêmement proche ?
Pour l'instant, nos écrans voient défiler toutes les nuances prônées par la droite, du bulletin blanc, à pas de bulletin du tout.
Au-delà des conseils elliptiques, il s'est trouvé tout de même une responsable politique UMP qui a tout de même conseillé de voter PS, parti dont elle ne partage certes pas les idées, pour refuser le FN, dont elle ne partage pas les valeurs. (bien dit)
Femme, plus jeune que son Président-QFHÀST, que son Premier ministre, que les Chefs de son parti, a-t-elle senti qu'on ne pouvait plus laisser planer le doute et la gêne ? Donc, bravo Valérie Pécresse ! (du département des Yvelines où la droite écrase tout...)

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