mercredi 26 juin 2013

parité et violences faites aux femmes

fanchon a toujours limité son propos à la parité politique, qui avait motivé la modification de la Constitution française en 1999. Depuis plus de vingt ans, il y a eu bien assez de discours sur les violences : elles ont été trop souvent le prétexte à considérer les femmes comme pauvres victimes, et victimes seulement.

Depuis 2002, deux quinquennats successifs ont mis sous le boisseau les femmes-citoyennes ; à part Nicole Ameline, seule ministre de droite "de la parité", les droits des femmes ont été dépendants de ministère de la "solidarité", c'est-à-dire des Affaires sociales. Et jusqu'à 2010, des lois régressives ont été votées (modes de scrutin par exemple) sans considération de l'égalité politique. Il a fallu un  retour de Roselyne Bachelot (18 mois) pour que la ministre de "la solidarité et de la cohésion sociale" s'approprie les droits des femmes dans le sens de la parité - avec son obstination (depuis la création de l'Observatoire de la parité en 1995).

Une page est tournée depuis un an ; notre nouvelle ministre des Droits des femmes, renforcée par son rôle aussi de Porte-parole du gouvernement, a montré qu'elle n'était décidément pas une alibie : la liste des dossiers qu'elle aborde avec vigueur, et des lois qu'elle fait voter, c'est vraiment le changement... maintenant.

Lorsque Najat Vallaud-Belkacem dénonce les violences faites aux femmes, on sait que c'est une déclaration de justice, d'égalité, et non de pitié ou compassion. Cette semaine elle en fait la preuve au niveau international : à New-York, où elle représente en ce moment la France.


Le Conseil de sécurité de l'ONU aborde avec la ministre française un sujet grave : elle montre que les femmes - globalement et partout dans le monde - sont systématiquement victimes des guerres et conflits.
Il ne s'agit pas de monter le niveau de regard sur les violences, du domestique au mondial.
La prise de parole de cette jeune femme, pour la France, à un des 5 sièges permanents (avec droit de veto) de l'instance exécutive de l'ONU, voilà qui n'est pas négligeable.

C'est parce que ce Président de la République, ce gouvernement, ont voulu l'égalité réelle entre hommes et femmes, que notre pays se retrouve représenté par une femme, témoin même de cette volonté. Et dès lors son intervention sur les viols de guerre pèse tout autrement ; elle dit bien : "la meilleure façon de protéger les femmes, c’est d’en faire des acteurs et plus seulement des sujets" - formule valable dans tous les domaines. La résolution votée à l'issue de ce débat du 24 juin l'a d'ailleurs été à l'unanimité.

Dans le même temps, c'est une femme qui a été envoyée comme ambassadrice de la France dans un autre domaine de sécurité internationale.

fanchon la parité ayant rappelé ses principes ne se dédouane pas pour autant de parler rarement des femmes victimes de violences - tandis que beaucoup d'autres ne dépassent pas cet horizon.
Horizon tragique, sanglant, et à perte de vue et de temps, comme le rappelle sans cesse l'actualité. Aujourd'hui, c'est dans le domaine du spectacle : dix ans après la mort de la merveilleuse Marie Trintignant, son compagnon chanteur - dont on pouvait penser qu'il avait purgé sa peine, après tout - est signalé comme récidiviste, il y a 3 ans avec le suicide de sa jeune femme, mère de ses enfants.

Marie Trintignant                                         Krisztina Rady

Mais en politique, rien n'est fait encore complètement. Il suffit d'entendre ce matin le canonique et onctueux président de la Commission des lois du Sénat, auditionnant au titre de la transparence de la vie publique, appeler les seulEs intervenantEs "les deux dames". Pas très habitué, le monsieur...

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1 commentaire:

  1. NVB est effectivement une battante et une femme de terrain.
    On ne peut qu'admirer sa détermination et sa vitalité avec sa double casquette

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