lundi 7 avril 2014

victimes et chantages politiques

Changement de gouvernement sous la pression générale, satisfaction des Français qui espèrent un vrai changement à cette occasion : le Président Hollande serait sur le bon chemin ? que non ! des clameurs s'élèvent chez ceux qu'on devrait considérer comme gagnants. Les écolos, qui soudain ne veulent pas contribuer à une politique écologique qu'ils demandent ; des députés socialistes qui devraient se rassurer que leur majorité soit moins menacée. Il paraît que cette double réaction n'a pour objectif que l'espoir de la prochaine élection - comprenne l'électeur-électrice qui pourra !

En attendant le "vote de confiance" à l'Assemblée nationale demain, le nouveau Premier ministre, spécialiste de la fermeté affichée, est obligé de négocier, sous la menace d'une épée de Damoclès et de ses "amis" socialistes de gauche. Plus à gauche qu'un autre socialiste, tu meurs : c'est la mode, sans qu'on sache ce que signifie vraiment cette concurrence d'étiquette. Et ce que va dire Manuel Valls, nul ne sait encore si ce n'est pas de gauche...

Tout de même fanchon la parité, qui ne se targuerait pas d'être une politologue avertie, se réveille ce matin avec une petite idée. À lire les noms de ces vertueux parlementaires, le souvenir lui revient d'épisodes antérieurs, où certains ont déjà fait rouler leurs petits biceps de gauche. Y aurait-il une suite logique ?

Il y a seulement 13 ans, en 2001, le journaliste Renaud Dély moquait un groupe de "jeunes" ambitieux, qui s'en prenaient à la "philosophie de la parité" comme cause de leurs maux : ils allaient perdre la moitié des sièges auxquels leurs carrières auraient pu prétendre, mais qu'ils devraient laissser à des femmes. Comment à 26 ans, peut-on vivre un tel deuil annoncé ? Les 4 pauvres signataires de ce texte (égaré depuis, et seulement évoqué dans l'article de Libé) ont tout de même survécu, et pas dans les soutes du PS.
On les retrouve un peu plus tard, victimes à nouveau déclarées de la grande défaite des municipales, battus dans leurs mairies : ah ! ils avaient donc pu être choisis comme candidats, puis élus dans l'intervalle ?

Mais ils ont senti le boulet du canon, et comme député - ah ! il avait donc pu être choisi comme candidat, puis élu député ? (comme moins de 29% de ses collègues femmes à l'Assemblée nationale) - Laurent Baumel rappelle maintenant au pouvoir exécutif que les parlementaires veulent être réélus la prochaine fois...
Coïncidence : il était le signataire principal de l'appel de 2001 - quand le Conseil national désignait les candidats aux sénatoriales ; mais avait mis de l'eau dans son vin de gauche quand des sénatrices sortantes avaient répété en chorale une Marseillaise moqueuse ("nous entrerons dans la carrière quand..."). Puis  pauvre "gueule cassée" des municipales... (évocation indécente du passé de notre pays il y a cent ans)
Encore une coïncidence, anecdotique : 155 c'est à la fois le nombre de députéEs élues en 2012, et le nombre de villes perdues par le PS en 2014. Passons...

Ce qui est moins anecdotique, c'est l'arrivée dans ce gouvernement d'une personnalité qu'on appelle médiatique : mais Ségolène Royal est surtout une femme politique, sur laquelle le gouvernement compte. Et dans le domaine que les écolos d'EELV n'ont justement pas voulu.
Le rapport avec Laurent Baumel ? il suffit de lire sa biographie, confirmée même par la référence Wikipedia. Clairement, ses engagements successifs dans le PS, mais souvent à la limite ou dehors, ne sont pas d'un féminisme échevelé ; et 2008 souligne bien son opposition à Ségolène Royal.

Une différence entre eux saute aux yeux : la nouvelle ministre de l'Écologie a payé cher une défaite bien organisée dans son parti. Mais elle est présente pour aider son gouvernement, son parti en difficulté - qu'elle a toujours soutenu au fil des années.

On ne peut en dire autant de ceux qui profitent des difficultés de la gauche pour renforcer leurs carrières sinueuses, voire au prix du chantage. C'est ça, être un mec de pouvoir : quel talent ! jusqu'où monteront-ils ?

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